lunes, 21 de octubre de 2013

La Pragmatique

William James 
La pragmatique est née au xixe siècle aux États-Unis mais elle a commencé à se développer surtout après la Seconde Guerre mondiale. Dès le xixe siècle, plusieurs penseurs, s’appuyant sur le "scepticisme spéculatif", que produit souvent les prétentions à une connaissance "spéculative" valable de la réalité, ont soutenu l’idée que la pensée ne saurait jamais aller au-delà d’une connaissance pratique. Sur cette base, William James a développé une doctrine qu’il a appelé pragmatique. Son ami Charles       S. Peirce a lui, employé le terme voisin de pragmaticisme, et il a mis l’accent sur l’activité sémiotique de l’homme, donc sur l’emploi des signes. Tout naturellement, sa réflexion a rencontré les signes linguistiques et leur emploi.


La pragmatique est la branche de la linguistique qui s'intéresse aux éléments du langage dont la signification ne peut être comprise qu'en connaissant le contexte de leur emploi.

Il s'intéresse, plus généralement, au fait que tout énoncé est porteur d'intentions et en particulier celle de faire ou de faire faire quelque chose. Plus encore que l'étude de l'énonciation, la pragmatique s'intéresse aux éléments de signification du discours qui ne sont pas forcément inscrits dans la langue. Sur la base de la théorie des actes de langage des philosophes J. Austin et J. Searle, ce courant s'est développé dans deux directions : celle de l'analyse de l'argumentation et celle des présupposés et des implicites du discours qui permettent d'en reconstruire le sens. C'est de la découverte, par Austin, du phénomène des actes de langage que l'on peut réellement dater les débuts de la pragmatique telle que nous la connaissons aujourd'hui.

Si le sens des messages dépend du contexte, des situations présentes et antérieures, ou encore d'éléments implicites plus ou moins accessibles, alors la communication verbale ne peut reposer sur la seule combinaison d'un lexique et d'une syntaxe. Avec la pragmatique, il apparaît qu'utiliser le langage, ce n'est pas seulement dire quelque chose, c'est agir.

Grice propose de substituer la notion d'intention de communication à celle de signification. Selon lui, "vouloir dire", c'est vouloir qu'un énoncé ait un certain effet sur un auditoire, ne serait-ce que simplement faire comprendre le contenu de l'énoncé. En ce sens communiquer, ce n'est pas tant transmettre une information que faire aboutir une intention. Les compétences ne sont pas les mêmes, et les stratégies non plus. 

Objet de la pragmatique linguistique

La pragmatique s'intéresse ainsi d'un côté, aux phénomènes de dépendances contextuelles propres aux termes indexicaux, c'est-à-dire ceux qui, comme je, ici ou maintenant, ont leur référence déterminée par des paramètres liés au contexte d'énonciation, ainsi qu'aux phénomènes de présupposition.


La pragmatique peut être envisagée de deux points de vue :

  1. Une pragmatique qui s'occupe de l'influence et des conséquences du langage sur le contexte (extralinguistique).
  2. Une pragmatique qui s'occupe plutôt de l'influence et des conséquences du contexte sur le langage (dans quelle mesure ce qui est dit dépend des circonstances dans lesquelles cela est dit). Cette deuxième perspective permet également de rendre compte de ce que l'on appelle la « communication non verbale ».
L’énonciation



La théorie de l'énonciation étudie donc de quelle manière l'acte d'énonciation permet de référer, comment l'individuel s'inscrit dans les structures de la langue. Dans la mesure où l'on prend en compte la relation que l'énonciateur entretient avec son propre énoncé, on doit faire intervenir la problématique de l'énonciation dans les énoncés les plus divers.
Nous dirons que l'énonciation, c'est en principe, l'ensemble des phénomènes observables, lorsque se met en branle lors d'un acte communicationnel.
L'énonciation s'oppose ainsi naturellement à l'énoncé. Cette distinction ne va pas sans poser de nombreux problèmes ; a priori l'ensemble des facteurs impliqués dans la production d'un énoncé singulier peut être pris en compte. Or ce n'est pas à tout cela que s'intéressent en général les linguistes quand ils s'occupent d'énonciation. Ils appréhendent, en effet, l'événement énonciatif à travers les traces repérables que celui-ci laisse dans l'énoncé.
                                                       
Le contexte

Le contexte englobe tout ce qui est extérieur du langage et qui, pourtant, fait partie d'une situation d'énonciation. Dans le cadre du contexte, on englobe tous les éléments comme le cadre spatio-temporel, l'âge, le sexe des/du locuteur(s), le moment d'énonciation, le statut social des énonciateurs etc. Nombre de ces marques contextuelles sont inscrites dans le discours, et font intégralement partie de la déixis. Ce sont, comme on les appelle, des déictiques. En tout, nous pouvons énumérer cinq types de déictiques:

  1. Déictiques personnels: ce sont des outils de grammaticalisation des marques de personne dans une situation d'énonciation correspondant aux participants. Nous pouvons placer dans cette catégorie les déictiques « je », « tu », « nous », « vous » et « on ». 
  2. Déictiques temporels: ce sont des marqueurs de temps qui situent l'énoncé par rapport au moment de l'énonciation. (Exemples : « aujourd'hui », « il y a trois jours », « cet automne ».)
  3. Déictiques spatiaux : ce sont des marqueurs de lieu qui situent l'énoncé par rapport au moment de l'énonciation. (Exemples : « ici », « là ».)
  4. Déictiques discursifs : Quelques exemples : « ça, ci-dessus, ledit citoyen, cette histoire, par la présente, dans le développement subséquent, ce dont au sujet duquel j't'avons causé hier soir. »
  5. Déictiques sociaux (en relation étroite avec les déictiques de la personne): Quelques exemples : « votre altesse, mon cher collègue, la grande bonté dont votre excellence a su faire preuve en de semblables circonstances. 
Voici des vidéos pour comprendre mieux  l'importance du contexte sur la communication, et une autre point de vue sur la pragmatique par Dan Sperbe: